NOVEMBRE I $92.           * #               291
la veue du duc de Maienne perdent le cœur, et n'ont recours qu'aux excuses et' au pardon qui leur est oc­troié , à la charge de ù'y retourner plus. Et leur dit le duc de Maienne en ces termes : « J'oublie tout le pas-« se, et ne m'en veux p^int souvenir; mais bien vo#s « veux-jê advertir qu'jl n*i ait homme à J'avenir si osé, « de quelque qualité qu'il puisse estre, -de tenir tel lan­ce gage, s'il ne veult que je le tienne et traicte comme ennemi. Vous m'avez demandé le commerce : vous « l'aurez ; et si vous promets une tenue d'Estats qui « donneront ordre* à tout, et remédieront à vos ne-ce cessités. » Et se tournant vers La Chapelle Marteau, lui dit : « Que vouldroit ee peuple que je lui fisse da-cc vantage? Monsieur lui dist il, ils demandent un « roi, et en veulent avoir un. Les Estats, dit M. de cc Maienne, leur en donneront. Mais quand ils l'auront, cc que leur fera ce roi davantage que je leur fais ? »
Le dimanche huitieme dudit mois novembre, le cude Saint-André eii son sermon dit qu'il se falloit saisir des semonneus, ét "Qu'ils ne valoient tous rien; et que, sans la venue du duc de Maienne, la ville .estoit à l'ennemi. Au contraire le curé de Saint-Germain dit ce jour qu'il ne crieroit plus que les plus gens de bien de la paroisse estoient des semonneus, et qu'ils avoient tous signé : non qu'il aprouvast cela, mais bien estoit d'avis qu'on rompist le papier et qu'on le bruslast, et que jamais il n en fust parlé. Et toutefois ie. lendemain de la Toussaints il avoit crié au feu et à l'eau contre v eux, jusques à designer en sa chaire la maison de M. Tronson (0;.disant que le maistre d'icelle avoit ung
CO M. Tronson : Jean Tronson, maitre des requètes. Il avoit épousé Marie de L'Estoile, sœur de Fauteur de ces-Mémoires*
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